Parution le 4 avril 2025

Les Gugusse en vacances

La famille Gugusse au complet, Boris, Doris, Balou, Éléana et Ted, s’apprête à prendre l’avion direction le Yolcame pour célébrer le mariage d’une cousine — et les valises sont à peine closes que déjà, c’est le chaos: Ted s’est enfermé dans les toilettes qu’il vient de boucher, puis le RER qui mène à l’aéroport annonce un dangereux retard, le sac de pique-nique a été confondu avec une poubelle à jeter, un marginal agresse la famille, tout ça alors que le voyage n’a même pas encore vraiment commencé.
Dès les premières pages, Émilie Gleason annonce donc la couleur et part sur un rythme effréné pour nous raconter les folles vacances de la famille Gugusse, famille qui semble invariablement soumise à la fameuse loi de Murphy: tout ce qui est susceptible d’aller mal, ira mal.
Sept ans après Ted, drôle de coco (ouvrage qui mettait en scène le quotidien d’un jeune homme autiste, couronné du Prix Révélation au Festival d’Angoulême), Émile Gleason revient chez Atrabile pour un nouveau livre publié dans le «Tedverse» – ce monde alternatif qui permet à l’autrice de se raconter avec un décalage fictionnel, et de créer ainsi des œuvres où simultanément tout est faux, mais tout est vrai.
Le ton est survolté, les couleurs éclatantes et le dessin élastique et expressif à souhait, et à l’instar de Ted, drôle de coco, ce véritable tourbillon graphique raconte bien plus qu’une comédie un peu folle. Les Gugusse en vacances, c’est aussi un travail introspectif, voire thérapeutique, où l’autrice explore cet étrange rapport haine/amour que l’on entretient avec sa famille; dans ce volume, elle s’intéresse plus particulièrement à Boris, – un père souvent aveuglé par son enthousiasme et une envie de bien faire jusqu’au-boutiste – et à Éléana – adolescente mal dans sa peau (pléonasme ?), rongée par un étrange sentiment de culpabilité.
On rit évidemment beaucoup dans ce livre, on s’émeut aussi, et une fois la dernière page tournée, on s’impatiente instantanément d’un prochain opus mettant en scène les Gugusse…

184 pages , quadrichromie

17 × 24 cm, broché avec rabats

ISBN 978-2-88923-152-2

En vente dès le 4 avril 2025

Parution le 7 mai 2025

Why don’t you love me ?

Pour Claire et Mark, le quotidien ressemble à un brouillard opaque.
Claire passe sa journée à la maison, sans quitter son peignoir élimé, accompagnée exclusivement de cigarettes fumées à la chaîne et de bouteilles qui se vident trop vite. Mark, lui, dort sur le canapé, et ne rêve que de solitude. Leurs enfants, Charley et Sally, se débrouillent comme ils peuvent, vont à l’école aléatoirement, et s’habillent des mêmes uniformes scolaires à la propreté douteuse. Quelque chose cloche… comme une impression de vivre dans un rêve cotonneux, de passer complètement à côté de sa vie. Chaque jour qui passe amène son lot de bizarrerie et d’incohérence, et quand les rumeurs d’une catastrophe à venir s’intensifie, la vérité, peu à peu, se révèle…
Lecteurs, lectrices, préparez-vous, Why don’t you love me ? ne ressemble à rien de ce que vous avez lu jusqu’à maintenant ! Le trait sec, presque austère, de Paul B. Rainey, ainsi que la construction en « faux strip », disent parfaitement la tristesse d’une vie de couple ratée et le poids et l’usure du quotidien; l’humour, salvateur, dont l’auteur anglais sait faire preuve, empêche le récit de sombrer dans le sordide. Et puis il y a ce virage, imprévisible, que prend doucement le récit, pour nous amener autre part, dans l’imaginaire et loin des enjeux du quotidien, et pourtant au plus proche des aspirations humaines.
Paul B. Rainey est un vétéran de la scène britannique qui a publié plusieurs livres chez différents éditeurs et en auto-édition, mais dont Why Don’t You Love Me ? est le premier livre traduit en français, et celui qui a provoqué une vraie forme de reconnaissance critique, et publique.
Scoop : Ari Aster (le réalisateur de Hereditary et Midsommar) a récemment acquis les droits du livre pour une adaptation prévue pour 2026 dont il sera le producteur, avec Jennifer Lawrence dans le rôle principal !

216 pages , noir & blanc

22.8 × 16.5 cm, cartonné

ISBN 978-2-88923-153-9

Traduit de l'anglais par Christophe Gouveia Roberto

En vente dès le 7 mai 2025

Parution le 6 juin 2025

La Ville

La ville, au bord de l’eau, grouille de monde. Dans un club, les gens, plein d’insouciance, s’amusent, boivent, dansent. Un couple s’enlace et s’étreint, la vie semble bien douce.
Un premier cadavre est découvert dans l’eau, les orbites vides, le corps décharné, le visage émacié. Puis un deuxième, flottant au large. Un troisième ne tarde pas apparaître, sortant de l’eau, menaçant, claudiquant vers le couple, acculé dans sa luxueuse villa. Puis d’autres émergent. Et d’autres encore. Créatures infectées ou macchabées revenus du monde des morts, de plus en plus nombreux, ils vont néanmoins trouvés leur place dans l’énorme cité, mais tout en bas, à la marge. Parqués, surveillés par des drones, victimes de ratonnades, les créatures sont néanmoins capables de solidarité; et quand la colère gronde, que la révolte s’organise, et que les grandes tours se mettent à flamber, c’est que l’heure de la vengeance a sonné.
Dans La Ville, Nicolas Presl plonge dans le récit de genre, et renoue avec la vision éminemment politique du mort-vivant si chère à feu George A. Romero. La métaphore, limpide, nous fait regarder du côté des déclassés de ce monde et des réfugiés victimes des hommes et des vagues sans âme; le récit, lui, est mené tambour battant, sans temps morts, et fait de ce nouvel ouvrage un véritable page turner, terrifiant et haletant de bout en bout. C’est un artiste au sommet de son art que révèle La Ville, un livre rempli d’images puissantes et à la narration virtuose.

312 pages , noir & blanc

17 × 24 cm, broché avec rabats

ISBN 978-2-88923-154-6

En vente dès le 6 juin 2025