Tout juste une année après la parution du premier volume (Décrire l’Egypte, ravager la Palestine), voilà le deuxième épisode de cette «série» en tout point unique, épisode sous-titré ce coup-ci Décrire l’Empire ottoman autour de 1830. Pour rappel, Décris-Ravage est une adaptation en bande dessinée de la pièce éponyme d’Adeline Rosenstein, et comme dans le premier épisode, on retrouve ici la même volonté d’explorer les relations complexes qui lient Moyen-Orient et Occident, en allant piocher dans des entrevues et témoignages recueillis par Adeline Rosenstein elle-même, mais aussi dans «l’Histoire» (oui, celle avec une grande hache), ou encore dans le théâtre, la littérature et la poésie, dans le chapitre récurrent appelé chantier de traduction.
Un pied dans les événements d’aujourd’hui, un autre dans ceux d’hier, Décris-Ravage est une œuvre éminemment politique, mais qui ne fait pas l’impasse sur de vraies recherches (et questionnements) historiques – grâce, entre autres choses, au regard de l’historien Henry Laurens sur cette production. Et c’est avec une invention formelle sans cesse renouvelée que Baladi met le propos d’Adeline Rosenstein en images, ce qui termine de rendre ce projet complètement passionnant, dans le fond, comme dans la forme.
Prix Töpffer Genève 2018.
96 pages , noir & blanc
22 × 29 cm, broché avec rabats
ISBN 978-2-88923-060-0