Ce qui impressionne toujours chez Aurélie William Levaux, c’est son incroyable faculté à brasser large, et à aborder tous les sujets dans un chaos qui n’est qu’apparent; qu’elle écrive sur l’enseignement, Gaza, les gilets jaunes, l’OTAN, les scannettes, BHL, on en passe et des meilleurs, c’est toujours avec la même plume, piquante, acide, partant du plus petit détail pour nous emmener un peu plus loin, voire plus haut, là où les contours des choses se distinguent mieux.
Dans New Rural Wave, elle quitte la ville pour se réfugier dans la campagne, en Haute-Patate, à la recherche de… quoi exactement ? La sérénité ? La tranquillité ? Mais l’autrice n’est toujours pas apaisée, ni même assagie, et son envie de prendre le monde comme punching-ball reste intacte. Et donc pas sûr, hélas, que la campagne soit restée vierge des nombreuses calamités qui pourrissent la vie urbaine, et le capitalisme fait mal, à la ville comme à la campagne.
Dans la forme, New Rural Wave se singularise par un plus grand mélange, juxtaposant textes, illustrations, mais aussi bandes dessinées.
Dans le fond, le livre agit comme une bonne grosse claque, pas celle qui rougit la joue, mais plutôt qui aide à remettre les idées en place.