Martha habite une grande maison où les têtes se détachent des corps et s’y replacent sans peine. Elle y vit avec sept autres enfants et des adultes immenses, dont l’attention vient rarement se mettre à hauteur d’enfant. Il n’y a que celle qu’on surnomme «la grosse tête» qui semble disponible pour jouer. Les enfants l’adorent, la grosse tête les fascine, même s’il lui arrive d’être effrayante et d’avoir des comportements étranges. Une nuit, le comportement de la grosse tête dépasse l’entendement : elle écrabouille Martha et la laisse dans une grande confusion. Coûte que coûte, Martha prend sur elle et se retrouve prisonnière d’une histoire qui loin de s’estomper avec le temps, va la couper d’elle et des autres et l’empêcher de grandir. Mais comment ne pas perdre la tête quand encore enfant, on se retrouve dépossédé de son corps ?
Dans un univers narratif et graphique où l’onirisme se mêle au quotidien et où le dedans semble avoir absorbé le dehors, La tête sur mes épaules met en scène le rapport d’un groupe d’enfants laissés entre eux, à un monde d’adulte qui leur échappe et dont ils cherchent la reconnaissance. Se précisent peu à peu les figures de l’adulte-prédateur et de l’enfant-proie.
D’une extrême finesse dans sa réalisation comme dans son écriture, La tête sur mes épaules décrypte, avec subtilité et intelligence, les mécanismes de l’emprise comme la difficulté à sortir du silence.
Bénédicte Muller est une dessinatrice et illustratrice issue de la HEAR; on lui doit déjà La Minuscule Maman qu’elle a fait paraître en 2019 aux éditions Magnani. La tête sur mes épaules est sa première bande dessinée.
En vente dès le 12 septembre 2025