Rita doit bien se rendre à l’évidence : il y a déjà quelqu’un dans ce T1. Les signes sont là, la présence de la «chose» est indéniable, il faut mettre de côté sa raison, et accepter l’existence du plus étrange des ce co-loc: Mauk! Pourtant Mauk n’est pas facile à trouver, sa forme incertaine, sa faculté à se cacher, son mutisme en font – dans un premier temps en tout cas – une créature plutôt discrète. Puis Mauk se met à parler, et à discuter même… Entre le parasite récalcitrant et la jeune architecte, la relation évoluera lentement mais sûrement, de houleuse à plus complice, quand ils se rendront compte de ce qui les lie plutôt que camper sur ce qui les sépare.
Avec un sens du rythme et de la narration indéniable, un graphisme tout en rondeur et des couleurs acidulées, Louise Aleksiejew nous offre ici une comédie douce-amère en forme de réflexion sur la solitude et l’amitié, mais aussi sur la puissance de nos rêves – ceux qui hantent nos nuits mais aussi ceux qui nous guident et nous font avancer loin des compromissions et aux plus proches de nos vraies aspirations.
Louise Aleksiejew est artiste plasticienne et autrice de bande dessinée; on a pu l’apercevoir dans Ink Brick (2015, 2016), Kuš! (2017), Francette (Une autre image, 2018) ou encore Gros Gris (2019).
Mauk est son premier livre.