Le livre de Gilad Seliktar présente une journée dans la vie de Mongol, un jeune homme vivant toujours avec son oncle et sa grand-mère. Sans activité définie, Mongol erre ici et là et n’a plus qu’une obsession dans la vie: à quelle heure déposera-t-on le journal aujourd’hui? Les petits secrets, les gros mensonges, les attentes qu’on ne peut jamais satisfaire, c’est toute la mécanique familiale qui empoisonne la vie de Mongol… Par petites touches, Seliktar révèle progressivement le rapport qu’entretient le personnage titre avec l’aliénation mentale, son obsession à documenter sa propre vie pourtant bien morne, sa cleptomanie sélective, et le tissu de mensonges dans lequel il se retrouve enchevêtré. On trouve ici une peinture brute, sans concession mais touchante de vérité dans ces petites bassesses quotidiennes. Portrait au vitriol d’un jeune adulte dépendant, Les Démons de Mongol met à jour une ambiance douce-amère dans laquelle tout un chacun pourra retrouver un peu de sa part sombre. Un mot de l’auteur : «La création des Démons de Mongol a été très différente de celle de Ferme 54; j’écrivais au fur et à mesure que je dessinais, et le style s’est construit de lui-même. Le personnage de Mongol est basé sur des personnes de mon entourage, spécialement sur les côtés négatifs de leur personnalité. Une partie de l’histoire est basée sur ma relation avec ma grand-mère, et la scène de rêve est un cauchemar que j’ai fait quand j’avais 5 ans. Toute l’histoire avec le journal vient de la période où je travaillais jour et nuit sur Ferme 54. La livraison du journal était ma seule fenêtre sur le monde extérieur, et je me suis retrouvé à attendre presque chaque matin le son du journal qui touche le sol.»
116 pages , bichromie
16 × 21 cm, broché avec rabats
ISBN 978-2-940329-68-7